Réussir son premier achat immobilier

Acheter son premier bien immobilier est une expérience qui doit rester mémorable. Le notaire est un excellent point de départ pour éviter qu’il ne se transforme en cauchemar.

Selon l'âge de l'acquéreur, le choix du bien immobilier acheté est différent

Le premier achat immobilier, c’est un peu comme le premier rapport sexuel : ça ne s’oublie pas. Mais pour éviter de voir l’expérience se solder par un fiasco mémorable, il convient d’être (très) prudent.

Une première tendance voit les jeunes acheter de plus en plus tôt. « Ils profitent des taux bas, explique à ce sujet Gaétan Bleeckx, notaire à Saint-Gilles. Un jeune isolé achètera plutôt un studio, un couple se dirigera davantage vers un appartement. Cela dépend grandement de la somme de départ. »

N’allez pas croire que ces nouveaux propriétaires soient fauchés. Car s’ils n’ont pas de grands moyens, ils profitent d’aides familiales sans lesquelles ils seraient bloqués. « Et c’est le cas encore plus aujourd’hui que par le passé, confirme le notaire. Ces aides sont parfois importantes en même temps que fondamentales, surtout à Bruxelles où les prix sont élevés. Aujourd’hui, aider ses enfants à acheter un bien immobilier est entré dans les mœurs des parents. »

Beaucoup de primo-acquérants se décident entre 25 et 30 ans. Mais on constate aussi que beaucoup d’entre eux n’attendent plus très longtemps avant de revendre leur bien pour s’en acheter un plus grand. « On commence par un studio, puis on achète un appartement, avant de jeter son dévolu sur une maison, note le notaire. Le deuxième achat se fait entre 32 et 37 ans. Il arrive même que des jeunes restent propriétaires de leur premier achat qu’ils louent car le produit des locations couvre les remboursements du deuxième emprunt. »

Faites attention aux documents que vous signez !

Notre interlocuteur, rejoint par l’ensemble de la corporation, tient à effectuer une mise en garde : mieux vaut s’informer auprès d’un notaire avant de signer quoi que ce soit. « Une offre d’achat signée par l’acquéreur et cosignée par le vendeur équivaut à une vente, certifie ainsi Gaétan Bleeckx. L’achat immobilier est souvent un acte émotionnel qui peut être effectué par ailleurs sous pression quand plusieurs candidats acquéreurs convoitent le même bien. Mais aller trop vite comporte pas mal de dangers. »

Pour les éviter, il convient par exemple de ne jamais signer un document qui ne comporterait pas une condition suspensive liée à l’obtention d’un crédit hypothécaire. « C’est la base, insiste le notaire. Imaginez ce qui peut se passer si la banque ne vous prête finalement pas l’argent ! Mais attention également aux infractions urbanistiques. Celles-ci ne sont pas plus nombreuses que par le passé mais ce qui a changé, c’est que les communes sont beaucoup plus regardantes à ce sujet. »

Est-ce que le bâtiment possède un permis d'urbanisme à jour ?

Normalement, la loi n’interdit pas de vendre un bien qui comporterait une infraction, comme une terrasse ou une extension construite sans autorisation (les cas sans doute les plus fréquents), mais le vendeur est obligé d’en informer au préalable l’acquéreur. « Beaucoup de travaux nécessitent un permis d’urbanisme et s’il faut régulariser une infraction après coup, il faudra obligatoirement passer par un architecte qui vous facturera ses honoraires entre 3.000 et 5.000 euros. Mieux vaut le savoir avant de signer… »

Les cas d’infraction sont légion et le propriétaire n’en est pas toujours conscient. Citons encore un appartement qui se trouve dans une maison répertoriée comme unifamiliale, ou l’achat de ce que l’on croit être un immeuble de rapport avec plusieurs unités alors que, là aussi, l’administration a connaissance d’une maison unifamiliale… « En principe, un vendeur doit toujours être en possession des renseignements urbanistiques liés à son bien mais dans la pratique, c’est beaucoup moins souvent le cas, note Gaétan Bleeckx. Il faut faire attention car il y a des vendeurs malhonnêtes, voire même parfois des purs escrocs. Avec l’expérience, le notaire finit par avoir du flair et sait détecter des points sur lesquels l’acheteur risque de se faire berner. »

A ce sujet, un moyen d’éviter tout souci est d’avoir recours aux enchères notariales dématérialisées, un système mis en place récemment. « Les ventes qui sont mises en ligne sont sûres puisque les notaires ont recherché au préalable toutes les informations liées au bien nécessaires à la signature du contrat de vente », conclut notre interlocuteur.